Projets croisés avec Ch.-É. Charrier

Grooving est le titre d'un recueil de textes écrits par le musicien compositeur Charles-Éric Charrier. C'est aussi une trajectoire intérieure organisée en fragments. Dix ans d'écriture et de musique, l'une et l'autre étant étroitement liées. La disposition respecte un phrasé particulier, lié à un choix rythmique que la mise en page tente de restituer. Le groove traverse les mots comme le tempo. Il envahit les espaces intermédiaires, se déploie pour faire entendre la voix posée de Charles-Éric Charrier.

 

GROOVING

SON, FATHER AND SON

Mama ! Hum…

Pendant que la nuit tombe sur mon Cœur

Je serai ton père et ta mère.

N’aie pas peur !

On enfouira ensemble jusqu’à son souvenir réel

Comme s'il n’avait jamais existé.

Quelquefois, je t’en parlerai en systèmes non résolus

Pour que tu ne souffres pas.

Pendant que la nuit s’évapore de mon Cœur

Terrassé par la force des choses

Je te dirai : « pardonne-moi » !

Je ne savais pas.

ok

Morron

 

 

Dans les fêtes je reste dans mon coin assis sur mon cul à siroter de l’alcool et à vampiriser l’assistance.

Comme un sale con égoïste qui attend que les autres s’intéressent à lui sans jamais rien risquer ni partager.

Je n’ose pas me lever parler à cette fille ou ce mec. Je les attire dans mes filets tout en leur faisant croire que je m’intéresse à eux.

Allez ! Un peu de courage. Fais pas chier. Lève-toi et danse. Arrête cette paranoïa, cette peur.

"Mais c’est si bon, si plein de pouvoir à s’en délecter les babines."

Je te connais mieux maintenant. Fais ce que tu veux. Mais sans moi désormais.

Je t’ai à l’œil

Vieille souillure

Je te regarde crever

Assurément.

Merci de ce que tu m’as appris

Sur moi, sur ma peur

Mais c’est ton rôle, n’est ce pas ?

Alors

Reste

À ta place.

 

1/2 brother

 

Eh ! Frère

Demi-frère

Tu lui ressembles

Parfaitement.

Tu me demandes : « Ce qu’il était » ?

Je ne sais pas C.H.

Il est mort quand j'avais trois ans

C’est pareil pour nous

C’est la même chose.

 

Son, Father and Son

 

Le jus que ma tête dégage

N’est pas le meilleur

Il m’aide, un peu plus loin,

A te retrouver

Papa

Malgré tout !

Des années à avoir peur,

Il ne me reste qu’une vague détermination

Peut-être à ne plus rien sacrifier au mensonge.

L’abandon, l'abandon est dans ma tête

Où dans mon cœur, je ne sais pas encore

Je croyais avoir tout gommé

Finalement

Je me souviens de toi

Finalement

Il y a eu ta vie

J'ai craint de savoir où tu étais

Alors, je t’ai cherché partout

Dans mes amis

Dans mes amies !

Tu n’étais nulle part.

Silencieusement…

Avec application je t’ai oublié

Silencieusement…

Je me suis haï

Puis

Je t’ai regardé droit dans les yeux

Tout au fond

Il est temps, maintenant,

Que la colère se transforme

Que la haine redevienne

Ce qu’elle était au tout début.

Doucement...

Tranquillement...

Je t’aime.

 

OLDMAN

 

En toutes saisons

Le Cœur soulevé

Dans l’infime

Un grain de riz

Terrasse l’idée

L’océan bouge sans se fatiguer

En juin

Le ciel de Californie

Remplit la plage

Calme plat

L’odeur des moteurs

Regarder la lune du pont

Et de son cercle

En lire le temps de demain

Les mains dans la drague

Le soleil sur la nuque

Douce fin d’été

La lune chaude

Les funes

Battent des rythmes

Dail d’été

Herbes coupées

Elle est contente

Mi-septembre

L’océan

Jusqu’aux hanches

L’époque des raisins

Courir sur la plage

Regarde quand le soleil se lève

Ton grand-père goûter la terre

Au milieu de la vigne.

Son vin, il le partagera

Et la cave resplendira.

Au fond de l’hiver

Bruits métalliques

Au loin présent

...

Sécable

 

Hirsute, pouilleux, pieds nus

Touchant l’arbre

Dansant la pluie…

Destruction temporaire

Puissance de feu

Là où le temps

Devrait

Fraîchir

Fléchir…

Des fois, encore !

Quand le temps est clair et frais

Je…

M’affale.

 

Hood

 

Andromaque prend position

Le marbre est à cuire

Souple et dur à la fois.

Dos cambré !

La faïence resplendit

D’un éclat soudain.

Mon Amour ,

Où tombe la mousson

S’étale.

 

P’tit

 

P’tit gars !

Éveille-Toi

Ce n’est pas une plaie

Mais une sorte de cadeau

Cruel !

Le Souffle, le Cœur qui bat.

 

IMPRESSIONS

 

La joue sur le bitume

Ancien

Chaleur immense.

2-3 petits youyous

Dans les rues

Gorgées de sève.

Des rues d’ébène

Une rue d’ébène.

Faible altitude

Festival de seins

Le temps des hirondelles !

 

 

 

Deux serpents

 

La source

Lisse

Paraît au Cœur désert

Comme deux serpents

Enlacés

Se dessine

Une

Petite cicatrice

Comme un serpent

Lovée

Près des plis anciens naissant de la peau.

 

 

 

Go to ADN

Elle et lui

Au jardin

Se confondent

Ton sur ton

L’homme du passage

Prompt à la meute

L’homme du passage

Tranquille

Elle rougit

Doucement

Tous les deux

Se confondent.

Je regardais ta beauté

Matinée d’ombres ?

Matinée d’ombres !

Tes mains sur tes hanches

Se mouvaient en bras croisés.

Au jardin

Doucement

Se confrontent

Tu t’éloignes !

Toujours trop loin

Ton regard

Loin.

Elle et lui

Au jardin

Se confondent

Tous les deux.`

 

geNRe d’hOmme

 

 

Mariage

Sans gène, aucune

J’aime tes rides

Qui apparaissent !

La manière dont ton corps

Rend les armes

Tu me touches…

Les larmes qui coulent

Sur ta joue

Sont une fine réponse.

 

 

 

J’aime l’eau sur mes mains

 

J’aime l’eau sur mes mains

Me les laver avec du sable ou de la terre …

J’aime tout autant

Thanos et le cap’tain Marvel

Le ciel et les arbres.

J’ai cru, attaquer, mon Cœur

J’ai cru mon Cœur attaqué.

J’aime

Mes mains

Mon Cœur

Le chemin

 

Plein de Moïse

 

D’une esthétique rondeur !

Gros, gras et beau.

Beaucoup de Moïse

Ouvrent des mers

Invisibles

Où jadis nageaient

De grands animaux

Sauvages et craintifs.

Des surfaces planes

Mâchées de travail

Il fait presque froid.

Café du matin

Sous le soleil

Quelque chose de nouveau.

C’est l’heure des femmes

Aux ¾ plein …

Nomades dans la ville

Distillant, au travers du froid

Et souvent malgré elles

Quelque chose

Reçu la veille

Au profond des entrailles.

 

Le Cœur qui cogne

 

Sous le bruissement

S’infiltre

Le Cœur qui cogne.

 

Tryptique

1

Je veux te presser

Et je veux un oui

C’est l’histoire

D’un désir

Qui cache un désir

Qui cache un désir

Qui cache un désir

Qui cache un désir

Qui recouvre une aspiration.

2

PERCUSSIONS

3

Quel genre d’homme es-tu ?

Je suis le cosmos qui essuie

Ce couteau

Qui fait la vaisselle

Et qui s’étonne !

Je suis aussi celui qui ne montre pas assez

Et qui s’étonne encore

Qu’elle ne voit pas.

Quand !

Une pointe vient m’aiguiller !

In té gré.

 

Ma gorge

 

Quel est mon nom ?

Qui parle, qui pose

La Question ?

Je veux j’aimerais je suis

Mon Nom

Est ce que ma gorge

Veut bien laisser passer

Fatalité….

Bien sûr que non

Juste

Oser

L’ expression.

 

J’ai pu

 

J’ai pu

Rencontrer

Mon Cœur brisé en deux

Par le milieu…

Que veux-tu dire ?

A quel sein te vouer ?

De quelle sainteté te réclames-tu ?

L’Attente, quel démon !

Information : à délivrer

OK, vu…

 

D’hbtd

 

D’habitude

Je ne crois pas

Là, il faut de

L’altitude

D’habitude

Je ne crois pas

Là, il faut

Un regard neuf.

 

Cinglant

 

La vérité

Cinglante comme une caresse

 

De fond

 

Lame de fond de fond

De fond…

Généreuse et dure

Raide

Tu me parles et la résistance

Fond…

Rappelle-moi que tout vit

Et meurt dans un souffle !

Subtil…

Au revoir…

Adieu, tout est

Retour vers…

 

De l’Amour

 

De l’Amour qui…

L’Amour coi

De qui…

Soi

 

Dans le boum shack

 

Je suis un soleil

Tranquille

A l’intérieur

D’une tempête de contrastes

Dans le boum shack… boum shack

Le Rythme

Ca cré…pite.

 

Presque… (voir)

Mémoire

 

Nuit défunte

Malin à jamais

Le regard tourné vers

Re tourné vers…

Un deuil pour toujours

Inspiré, respirer…

De l’Amour, puissant cheval

Véhicule vers…

Qu’est-ce que le ciel ?

Un potentiel

Une bonne question !

Rien et tout à la fois

Un véritable choix.

Quelque chose

Se détend.

 

Fin d'hiver

 

Trois points

De continuation

Fascicule de l’instant

Caché par un oiseau

Rouge, industriel…

A travers nos yeux ... la fenêtre.

Le maigre Feu

raconte ce qu’il peut

 

*

 

Des arbres

Leurs racines!

Souffle calme...

Des mondes archaïques

S’effondrent

Des arbres noirs

Gigantesques

Se déracinent…

Des armées d’illusions,

Semblant de vie,

S’évaporent

Pour le Meilleur.

Ecouter Charles-Éric Charrier: